top of page

Equipements

Détails et anatomie d'une flèche

Flèche japonaise pour le kyūdo

 

Haya et Otoya

Ya, nom japonais des flèches dans la pratique du kyūdō. L’ouverture de l’arc japonais induit une longueur de flèche importante. Sa longueur correspond environ à la moitié de l'envergure de l’archer. Ces flèches sont fabriquées traditionnellement dans une variété de bambou : le shinodake.

Tir à 28 mètres, tir kinteki

Sur la distance standard de tir à 28 mètres, l’épaisseur du fût en bambou des flèches varie en fonction de la puissance de l’arc et sont empennées de plume d'aigle. La pointe de flèche itatsuki a une forme évasée afin de produire un son lorsque la flèche se plante dans la cible de papier tendu appelée mato.

 

Pointes de flèche peuvent être différentes.

L’encoche hazu est en corne ou en plastique.

 

Empennage d'une flèche Ya

En raison de la rareté des plumes d'aigle dû à sa protection, le coût élevé de telles flèches réserve leurs utilisation à de rares archers expérimentés et de haut niveau capable de les utiliser avec un maximum de soins. Les flèches de la majorité des pratiquants de kyūdō ont un fût communément en aluminium (2015 ou 1913) ou en carbone, avec des plumes de dindon ou de cygne teintées. Les encoches sont en matériaux synthétiques.

Les flèches de cible matoya sont tirées par multiple de deux. Dans chaque couple de flèches (hitote), une flèche possède les plumes inclinées sur la droite haya, l'autre flèche possède les plumes inclinées sur la gauche otoya.

On reconnaît l’une de l’autre par le sens de l’incurvation des plumes. Haya est incurvée dans le sens inverse des aiguilles d’une montre, et tournera, lors du tir, dans le sens des aiguilles d’une montre. Otoya est incurvée dans le sens des aiguilles d’une montre, et tournera dans le sens inverse des aiguilles d’une montre.

 

Quand on regarde les flèches de face (Hazu à droite), on voit la partie collée sur le fût : sur le dessus pour Haya, sur le dessous pour Otoya.

Détails et anatomie d'un arc

Description

 

L'arc en pleine extension.

Le yumi a une forme particulière : l'arc est exceptionnellement long, 2,21 m pour sa taille standard et proportionné à l’allonge (yasuka) du tireur. C’est un arc composite, constitué d'un lamellé de bambou (madake) et de bois (haze). Les possibilités restreintes de flexion du bambou ont obligé la conception d’un arc long.

Cet arc est asymétrique, sa poignée est positionnée à environ 2/5 de la longueur, précisément la poussée de la main sur l'arc est positionnée en extrême et moyenne raison (nombre d'or). En pratique, le point de poussée, togashira, est à 0,618 x longueur totale. Pour équilibrer son ouverture, la branche basse est plus puissante que la plus longue. La raison de son asymétrie reste complexe. Plusieurs pistes ont été proposées :

  • En premier lieu pour permettre le tir à cheval yabusame, l’archer peut ainsi passer l’arc au-dessus de l’encolure du cheval.

  • Pour permettre aux fantassins de tirer soit en position debout, soit accroupi avec un genou à terre.

  • Une autre piste propose une position fondamentale de la main dans les budō, le poing doit être maintenu dans l’alignement de l’avant-bras, la forme de l’arc est la résultante de la position oblique de la prise de la main (le poignet forme un angle de 110 degrés avec le bras. Tenir verticalement un arc est donc un geste non naturel et, de fait, gênant. Le yumi règle le problème en étant positionné selon l'angle idéal dans la main de l'archer).

  • Une raison encore envisagée est l’origine de l’arc primitif, une longue branche bandée d’une corde. La longueur de la branche évite qu'elle ne se brise. Le diamètre dégressif de la section de l’arc demande une prise d’arc décalée du centre pour équilibrer la résistance des branches haute et basse.

  • La position de la poussée est située sur un nœud de vibration de l'arc lors de la décoche et permet la stabilité du tir. Ce point est situé à togashira

 

Technique

La prise en main du yumi est différent d'un arc occidental. L'arc n'est pas tenu dans la main. Le maintien de l'arc dans la main se réalise uniquement par la poussée que l'archer réalise sur l'arc avec le Y de sa main gauche formé par l'entre-doigt du pouce et de l'index. Ce point de poussée est nommé tsunomi. Cette technique, propre au kyudo, s'appelle te-no-uchi.

L'archer agrippe la corde à sa main droite avec un gant de kyudo, le gake.

Évolutions de la fabrication de l'arc

Au cours de son histoire, le yumi asymétrique évolue régulièrement dans sa fabrication, sa constitution et sa silhouette. Les premières traces découvertes d’un arc asymétrique remonte à la Période Yayoi (250 av. J.-C. à 330 apr. J.-C.).

Période Type d'arc fabrication de l'arc

Préhistoire : Maruki Une seule pièce de bois.

IXe et Xe siècle : Fusetake Bois avec un parement externe de bambou.

XIIe siècle : Sanmaiuchi Âme bois, faces (parements) interne et externe en bambou.

XIVe et XVe siècle : Shihochiku Âme bois, faces (parements) et chants en bambou.

milieu XVIIe siècle : Sanbonhigo (higoyumi) Âme lamellée collée de trois lames de bambou, chants en bois, faces (parements) interne et externe en bambou.

XVIIe siècle : Yohonhigo (higoyumi) Âme lamellée collée de quatre lames de bambou, chants en bois, faces (parements) interne et externe en bambou.

fin XVIIe siècle à nos jours : Gohonhigo (higoyumi)Âme lamellée collée de quatre lames de bambou + une lame centrale de bois, chants en bois, faces (parements) interne et externe en bambou.

depuis 1971fibre de verre et fibre de carbone : Bois et textile synthétique lamellé collé, l'ensemble est laqué.

La fabrication de l'arc demande de la virtuosité, les matériaux utilisés sont préparés pendant de longs mois.

Utilisation

La culture japonaise entretient une relation très forte avec l'arc japonais. C'est un objet de vénération : il est le support à de nombreux éléments religieux, il participe notamment à des cérémonies séculaires importantes. Ce caractère sacré est limité à certains arcs destinés à cet usage précis.

Dans l'exemple du kyūdō, l'arc est le medium du développement personnel. La relation de l'archer avec son arc est un lien intime pendant le tir, celui-ci devient le prolongement du corps de l'archer.

Rapport de taille entre l'arc daïkyu et de l'archer

La corrélation arc/archer est très importante. L’envergure de l’archer détermine la taille de l’arc. La taille standard d’un arc est le nami (namisun) soit 7 shaku et 3 sun. Depuis la conception de cet arc, la taille de la population tend à augmenter. Les facteurs d’arc ont fabriqué d’autres dimensions d’arc pour convenir à la population grandissante en taille. Les arcs ont des longueurs augmentées par multiple de 2 sun. On trouve ainsi l’arc de la taille supérieure au nami, appelé le nobi : le nisun-nobi (nami + 2 sun), le yonsun-nobi (nami + 4 sun), etc.

taille de l'archer _ longueur de flèche _ taille de l'arc

< 150 cm< 85 cm Sansun-zume (212 cm)

150 - 165 cm85 - 90 cm Namisun (221 cm): 並寸

165 - 180 cm90 - 100 cm Nisun-nobi (227 cm): 二寸伸

180 - 195 cm100 - 105 cm Yonsun-nobi (233 cm): 四寸伸

195-205 cm105 - 110 cm Rokusun-nobi (239 cm)

> 205 cm> 110 cm Hassun-nobi (245 cm)

La puissance de l'arc est en relation avec l'avancement

de l'archer et sa morphologie.

Un débutant utilise couramment un arc d'une puissance

de 9 à 10 kg.

Les femmes vont ensuite généralement pratiquer avec un arc

de puissance 14 à 16 kg, alors que les hommes utilisent

une puissance d'une vingtaine de kilogrammes.

Certains archers vont jusqu'à une puissance proche de 30 kg,

Cependant, l'usage actuel ne tend pas à privilégier

les puissances importantes.

Entretien

 

Anatomie du yumi

L'arc en bambou doit être utilisé régulièrement pour maintenir ses qualités : les courbes se transforment suivant l'utilisation qu'en fait l'archer. Son entretien doit être rigoureux afin de conserver correctement ses courbes et prolonger sa vie. Les qualités dynamiques du bambou restent inégalées par les matériaux synthétiques de substitution. Le yumi en bambou est fragile et cher, aussi les débutants jusqu'au 4e dan sont invités à pratiquer avec des arcs en fibre de verre ou de carbone ; ces derniers sont beaucoup plus résistant aux erreurs de manipulation des débutants. Ces modèles de « fibres » sont constitués d'un assemblage de bois renforcé de fibre de verre ou de carbone. La durée de vie d'un arc en bambou (takeyumi) est très variable. L'archer expérimenté peut parvenir à l'utiliser pendant plusieurs décennies. À cause du vieillissement de la colle, certains fabricants évalue l'utilisation optimum d'un takeyumi à environ 10 ans.

Corde

Les cordes des arcs en bambou sont traditionnellement en chanvre enduit

d’une résine naturelle : le kusune. Pour un débutant, ces cordes sont trop fragiles.

Pour les arcs en fibre de verre ou carbone, la corde est en kevlar.

Ce matériau est moins dynamique mais plus solide,

il autorise plus de maladresses dans le tir.

Autres arcs

D'autres types d'arcs de longueurs différentes coexistent pour des utilisations plus précises (pour la chasse, les cérémonies) parmi lesquels le hankyū, arc court.

bottom of page