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Historique

On a retrouvé des vestiges d'arcs vieux de deux mille ans. Utilisé autant pour la chasse que pour la guerre, l'arc était l'unique arme capable de tuer à distance et fut une des armes de prédilection des guerriers japonais (kyūjutsu) avec le sabre, surtout entre le XIIe siècle et le XVIe siècle. Il disparaît alors peu à peu au profit du mousquet, importé par les Portugais. Cette école de guerre nommée alors kyūjutsu, s'est distinguée sous un nom d'école : heikiryū. Bien que cette technique de combat ait été perpétuée jusqu'à nos jours, en gardant ses gestes millénaires, elle a néanmoins perdu un certain sens en l'absence de combat avec des arcs.

Parallèlement au développement de celle-ci, une autre école de tir à l'arc s'est développée : l'Ogasawa-ryū. Cette dernière délaisse complètement l'aspect guerrier de l'arc pour ne retenir que son aspect symbolique, et l'utilise dans les rituels. Très proche des prêtres shintos, cette école use des pouvoirs magiques assimilés à l'arc dans la tradition japonaise. Ainsi, on baptise la construction de tout nouvel édifice au Japon par un lancé de flèches purificatrices, avant d'installer un arc sur le toit de la maison. De même, lors d'une naissance, on peut demander un tir de purification. On connaît aussi la danse de l'arc des sumos, qui a la même vocation.

Depuis la Seconde Guerre mondiale, kyūdō a souvent été associé au bouddhisme zen. Mais toutes les écoles kyūdō ne comprennent pas une composante religieuse ou spirituelle. Cette vue populaire est probablement le résultat d'un livre  Le Zen dans l'art chevaleresque du tir à l'arc, titre original : Zen in der Kunst des Bogenschießens (1948), de l'auteur allemand Eugen Herrigel . Herrigel ne parlait qu'un peu japonais, en utilisant généralement un traducteur pour parler avec son professeur. Sa vue sur kyūdō était en partie due à une mauvaise communication et à son exposition à une forme contemplative de kyūdō. Même si, le livre de Herrigel, traduit en japonais en 1956, a eu un énorme impact sur la perception de kyūdō également au Japon.

Le terme kyūdō fait son apparition dans diverses écoles dès le XVIIe siècle. Ce n'est qu'après la Seconde Guerre mondiale à la suite du désarmement imposé par l'occupant américain, qu'une fédération japonaise de kyūdō (la Zen Nippon Kyudo Renmei) voit le jour. Elle se donne pour objectif de normaliser les enseignements divers donnés par les différentes écoles mais aussi d'établir une pratique commune entre elles et permettre des manifestations communes. Elle définit le « Kyudo Moderne » issu des cultures traditionnelles du kyudo dans lesquels il puise les éléments essentiels de chaque école.

Cette volonté permet au kyudo actuel de conserver sa richesse historique et de continuer à développer son raffinement. Cette normalisation est éditée sous forme de livres (volumes) : le Kyudo Kyohon, qui est traduit officiellement en anglais. Une adaptation a été faite en français : Manuel de Kyudo. Ce manuel sert aussi bien au débutant qu'au tireur avancé. Rédigé et amélioré régulièrement par les sensei de la fédération japonaise (ANKF), maîtres de la discipline, il est une source et une référence pour la pratique du kyūdō. Cet ouvrage est accessible auprès des fédérations membres de la fédération internationale (IKYF).

Il existe aujourd'hui des fédérations de kyūdō aux États-Unis et en Europe, les fédérations européennes sont affiliées au Japon par l'intermédiaire de la Fédération européenne de Kyudo.

L'année 2006 voit la création d'une Fédération Internationale de kyūdō : IKYF (International Kyudo Federation). 17 fédérations de différents pays sont membres de l'IKYF : Le Japon, l'Autriche, la Belgique, la Finlande, la France, l'Allemagne, le Royaume-Uni, l'Islande, l'Italie, le Luxembourg, les Pays-Bas, la Norvège, le Portugal, l'Espagne, la Suisse, la Suède et les États-Unis.

La synthétisation du kyūdō par la Zen Nippon Kyudo Renmei n'a pas été créée au détriment des koryū (écoles ancestrales). Les traditions des différentes koryu sont précieusement entretenues par ceux qui les pratiquent et transmises ainsi parallèlement aux objectifs de développement de la fédération japonaise. Les deux pratiques coexistent sans se nuire.

 

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